Leasing d’utilitaire sans apport en LOA ou LLD : est-ce possible ?

Aussi avantageux soit-il, souscrire à un leasing n’est pas gratuit. Bien au contraire, les entreprises sont soumises au règlement d’un apport initial correspondant à 15 à 30% du coût total du véhicule utilitaire convoité.

Au regard de la loi, ce versement n’est toutefois pas obligatoire, à condition de détenir une capacité de remboursement suffisante.

Financer un véhicule utilitaire avec une solution locative de longue durée

Le leasing de véhicule utilitaire ne date pas d’hier puisque ce mode de financement existe depuis le XIXème siècle en Grande-Bretagne. Il a mis du temps à se répandre en Europe et notamment en France où la première société de leasing n’a vu le jour qu’en 1962 sous le nom de Locafrance. L’objectif de cette solution est de permettre aux professionnels d’acquérir des biens d’équipements onéreux sans investissement lourd ni d’endettement. En échange du paiement d’un loyer mensuel inscrit au titre des charges, ils bénéficient de la jouissance du véhicule. Le dispositif se décline en deux grandes catégories à savoir la Location avec Option d’Achat (LOA) et la Location Longue Durée (LLD).

Avec la LOA, le client choisit son véhicule et les équipements associés puis se rapproche d’une banque qui accepte de mettre en place un contrat de leasing. L’entité financière achète ensuite ledit véhicule auprès d’un concessionnaire ou d’un distributeur et le met en location au souscripteur. L’intérêt de la manœuvre pour le locataire est d’éviter de passer par l’acte d’achat qui pénalise sa trésorerie et de devenir propriétaire du bien avec toutes les contraintes qui en découlent comme la revente ou la dépréciation. Trois options de sortie sont formulées à la fin du bail : la restitution du véhicule, le renouvellement du bail sur de nouvelles bases contractuelles ou le rachat de la voiture moyennant le versement de la valeur résiduelle.

Le fonctionnement de la LLD est légèrement différent. Au terme du contrat, le client ne dispose pas d’option d’achat, ce qui implique une restitution obligatoire du véhicule. En revanche, s’il le souhaite, il a la possibilité de profiter de prestations complémentaires à la location telles que la maintenance des véhicules, le dépannage, la garantie de perte financière ou les extensions de garantie constructeur. Ces services sont rarement proposés en LOA, car ils font significativement augmenter le coût des loyers mensuels.

Qu’est-ce que l’apport initial dans un leasing ?

Au cours du leasing, les entreprises sont exposées à diverses charges financières. À part le loyer mensuel dont le coût est déterminé en fonction du prix total du véhicule, du forfait kilométrique, de la durée locative et du montant de la valeur résiduelle, elles sont aussi redevables d’un apport initial communément connu sous le nom de « premier loyer majoré ».

Ce capital de départ est versé au moment de conclure le bail et représente 15 à 30% du prix de l’utilitaire. Chez Renault par exemple, le Kangoo E-tech Grand confort disponible en crédit-bail de 60 mois et 90 000 km coûte 259 euros HT par mois, après le versement d’un apport de 499 €, bonus déduit. Opel propose aussi plusieurs véhicules utilitaires en leasing, à l’instar de son Vivaro L2 1.5 D avec Pack Clim accessible pour un montant mensuel de 169 euros après un premier loyer majoré de 3792 euros.

Le rôle de cet apport est de réduire le coût des mensualités et de diminuer la durée de la location. Cela signifie que les souscripteurs bénéficient de charges mensuelles plus légères en payant ce capital qu’en s’abstenant de ce versement. Le montant peut être financé grâce à une trésorerie excédentaire ou via la revente d’un actif.

Dans quelles conditions obtenir un leasing sans apport ?

D’un point de vue strictement légal, l’apport initial en leasing n’est pas obligatoire. À ce jour, il n’existe aucun texte de loi qui impose cette dépense aux souscripteurs. Si la plupart des publicités des constructeurs communiquent sur ce premier loyer majoré, c’est surtout pour mettre en avant des mensualités plus attractives à vocation d’inciter le public à se lancer.

Dans ce contexte, les professionnels peuvent tout à fait prétendre à un leasing sans apport s’ils le désirent. La principale condition requise est de détenir une capacité de remboursement suffisante, car sans ce premier loyer majoré, les loyers mensuels augmentent. La banque étudiera le dossier du demandeur en vérifiant entre autres la pérennité du chiffre d’affaires. S’il s’avère qu’il est trop fluctuant ou insuffisant pour assumer la charge d’un leasing, la demande est rejetée. Par contre, si les extraits du bilan sont positifs, l’aboutissement du dossier est possible.

Le leasing est assimilé à un crédit et les banques ne peuvent pas faire confiance à un demandeur qui n’est pas en mesure d’honorer correctement ses redevances mensuelles. Les précautions prises servent à protéger l’établissement financier du non-paiement, mais aussi son client qui ne peut plus faire machine arrière dès que son bail a été enclenché. En effet, la résiliation anticipée est impossible à moins de régler le reste des montants dus et des pénalités financières.

La reprise avec leasing, une alternative à envisager

Régler l’apport initial n’est pas évident pour une entreprise qui a besoin de constituer une flotte entière. Reprenons l’exemple de l’Opel Vivaro L2 1.5 D avec Pack Clim. Si son activité impose l’usage de trois véhicules au minimum, cela signifie qu’elle sera redevable de 11 3376 euros HT de premier loyer majoré (3792 euros x 3). Débloquer une telle somme de la trésorerie s’avère problématique à plus forte raison si celle-ci est déjà fragile.

Pour financer le capital de départ, les souscripteurs peuvent envisager une autre alternative comme la reprise automobile. Cette offre consiste à revendre l’ancien parc de véhicules utilitaires auprès des concessionnaires, des constructeurs ou des mandataires et à réutiliser les sommes récoltées pour financer le montant du leasing. Elle épargne la trésorerie disponible et évite la souscription à un leasing sans apport assorti de mensualités onéreuses.

En définitive, si le leasing sans apport semble attractif au premier abord, il faut rester vigilant sur les « coûts cachés » qui font augmenter la note et qui réduisent l’intérêt de l’opération locative dont l’objectif reste d’aider les entreprises à financer des équipements sans alourdissement budgétaire.